Bien avant que ne débute le projet photo...
J'ai eu la chance de rencontrer un professeur de photo ayant une grande notoriété à Montréal et sur le WEB.... Voici en résumé, ma première leçon de photo.
La rencontre d’un professeur… dédié à Louis Lavoie, photographe.
Enfin une sensation de chaleur, un premier jet de printemps.
Malgré la charge de travail, je ne peux passer à côté de notre rendez-vous hebdomadaire. D’autant plus que l’occasion est parfaite pour parler de préparatifs du printemps. Oui, bien entendu, il y aura les pneus d’hiver à enlever, les meubles de jardins à dépoussiérer et à sortir du cabanon mais il y a aussi la préparation mentale du photographe.
Quoi de mieux, en ce samedi d’avril, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’annonce ensoleillé, pour se rendre au Jardin botanique, à quelques 20 minutes de marche, enfin, selon la vitesse de nos pas. Ainsi, pour une des premières sorties depuis notre hiver rigoureux dont j’ai eu amplement le loisir de vous parler et d’illustrer, outre un long corridor à l’ombre de grandes structures de béton où l’on se croirait à Chicago à cause des vents, c’est la journée idéale pour se remettre dans l’esprit du photographe et pour ressortir notre sac photo et les précieux outils qui s’y trouve.

Ce ne sera pas « la » journée où le photographe reviendra avec sa carte mémoire pleine, ce sera plus propice quand les fleurs auront commencé à pointer le bout du nez, mais en attendant, rien de tel que l’anticipation. Mais avant de me rendre dans le jardin des magnolias en devenir, j’ai déambulé entre les parcs thématiques. Je vous suggère d’avoir les bonnes chaussures, car il pourrait subsister quelques plaques de neige si vous y allez cette semaine. Ainsi, cela m’a emmené au pavillon Japonais. Quelle belle occasion de redécouvrir des lieux, des espaces, des émotions, jadis si connus ou imprégnés en moi, qui, tout à coup se présentent comme un nouveau visage. Une exposition de pièces florales japonaises. L’art du détail, l’art du miniature… mais aussi, des œuvres explosives avec des pièces où « le port de bras » des branches avait une telle élégance qu’on se serait cru dans un ballet… floral. Nous reviendrons au ballet, la danse, un peu plus tard, j’ai de belles surprises pour vous!
L’œil et l’oreille toujours aux aguets, c’est l’ouïe, cette fois, qui a capté la perle du jour, la petite

phrase clef qui disait ceci : « pour les profanes, rien n’y parait, mais c’est dans les détails que s’exercent ces œuvres (montages floraux), c’est là toute la complexité de notre art » (et non pas de notre âme, bien que, souventes fois, ces mots pourraient êtres synonymes). Il s’agissait des propos d’un guide de l’exposition à un visiteur curieux de s’instruire sur cet art japonais.
Inspirés de cette vérité absolue dans l’art photographique, mes yeux qui connaissent bien le jardin et ses recoins, commencent le repérage. Ainsi, dans le jardin des magnolias, les bourgeons gorgés du désir d’exploser étaient fin prêts au rendez-vous dans leur robe de velours. Ils n’ont pas pris la pause pour le plaisir de mon objectif, mais là où je veux vous emmener, c’est dans votre esprit de photographe. Vos préparatifs de printemps, en photographie, outre de vous assurer que votre matériel est en bon état, c’est de toujours avoir l’œil aux aguets, d’anticiper, de préparer la prochaine sortie terrain et la prochaine photo. Alors naturellement ici, j’ai repéré la position, presque l’endroit où je devrai mettre les pieds, pour capter, pour voler à la nature et l’emporter avec moi, les beautés de cet arbre ingénu et généreux avec ses fleurs inédites, magnifiques et costaudes mais à la fois délicates et sensuelles, qui là, simplement, prendra la pause devant la cascade d’eau nonchalante… Alors, j’y serai, car j’aurai planifié être là, au bon moment, au bon endroit avec le bon équipement!

Revoyez ce pont de béton, celui de notre jardin, ou plus près de chez nos ancêtres, au pays de Monet, revoyez sa structure imposante, commencez à visualiser la composition de votre photo et son cadrage et, souvenez-vous que c’est la patience qui devra avoir raison de vous pour un meilleur résultat. Rappelez-vous Reggiani, « il ne suffirait de presque rien… », deux ou trois pieds à gauche et, …attendre qu’il y ait un passant, pour lui donner une dimension humaine, pour y perpétuer la vie!

Puis, mon œil est attiré par cette mare peu profonde, juste un surplus d’eau dont la terre engorgée, n’a pas encore avalé. Une petite découverte, un tableau semi-figuratif, un mélange d’eau, d’arbres et de lumière… la lumière, outre le soleil, révélateur de cette beauté, ce sont des plaques de glaces qui gisaient au fond de ce bassin improvisé. Un petit bijou! C’est tout cela la préparation, l’œil vigilant… et la vigilance, ne se pratique pas seulement sur le terrain, mais à tous les jours, à tout instant. Ayez un œil contemplatif, méditatif… les beautés vont s’imprégner dans votre esprit, les détails saugrenus, les nuances et les teintes, et une fois mis en pixel, quelques soient le nombre dont vous disposez car la différence ne se calcule pas en pixel, vous saurez vous dire satisfait du travail accompli!
Le photographe que vous êtes, que je suis, devient habile, plus habile, de projet en projet, de photo en photo, à voir ce que le commun des mortels ne voit pas, le profane comme l’a murmuré notre guide japonaise, les ombres, les taches de couleurs, les contrastes, les rides sur une plaque d’eau… alors laissez-vous aller, amusez-vous… Rien de tel que d’expérimenter, visualiser l’effet escompté et allez-y déclenchez… jusqu’à ce que vous soyez épuisés… et repus!
Andrée Lambert
13 avril 2014